Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 22:06

Le Roi de Patagonie ou Antoine cousu d'enfant écriture et

Le Roi de Patagonie ou Antoine Cousu d’enfant

de Michèle Venard et Jean-Michel Guillery

Mise en scène Michèle Venard – création Théâtre de la Gare Paris

Avec : Christian Fischer-Naudin, Roch Lebovici, Dominique Péju, Michel Poujade, Freddy Rojas, Jean-Claude Tiercelet - Éclairages : Stéphane Cami - Création musicale : Marcel Weiss

 

….« Tout à fait intelligemment (il devient même rare qu’une dramaturgie théâtrale soit aussi intelligente) Michèle Venard et Jean-Michel Guillery ont dépouillé l’histoire d’Antoine de Tounens de tout oripeau psychologisant. Si bien que le Roi de Patagonie qui pourrait n’être qu’une illustration de plus de la folie devient par le même coup une formidable fable sur le pouvoir. Et la mise en scène de Michèle Venard, avec constance, soutient ce renversement de bout en, bout.

 

Théâtral, Antoine de Tounens l’est par ce qu’a sa folie de grandiloquente et d’irréelle; enfantin, par ce qu’elle a de puéril et de naïf. Tour à tour inspiré et arrogant, démuni et déchiré, ce faux et vrai Roi a l’hystérie shakespearienne. Il est un fou dont la puérile grandeur est de croire que le pouvoir est une moindre folie. Habité, il parle de sa terre comme d’un Royaume; un royaume dont il n’est pas bien sûr qu’il soit de ce monde.

 

 C’est sa puérilité de se rêver christique, puérilité que Michèle Venard a inscrite dans la pièce sous les traits d’un double-enfant d’Antoine de Tounens, enfant au luciférien pouvoir de le soutenir dans sa démiurgie. Tout au long de son histoire il sera là. Il est l’enfance en lui de de Tounens. L’enfance du monde aussi, sur lequel il prémédite de régner; sans doute encore (mais ce serait une clé explicative superflue), l’origine; l’archangélique pouvoir au monde d’avant la Faute. De Tounens paraît rêver d’un pouvoir antérieur au péché, comme si ce n’était pas, dans les termes mêmes du christianisme, un contre sens.

 

La mise en scène de Michèle Venard , quelques réserves qu’on soit autorisé de lui faire sur des points de détail, a cette cohérence, cette homogénéité sans faille que nécessite la très serrée dramaturgie. Images produites (belles très souvent) comme acteurs dirigés (Christian Fischer-Naudin, Roch Leibovici, Dominique Péju) répondent d’elles deux, poursuivant avec simultanéité, emphase, et discrétion, hystérie et austérité (le laissant nu pour finir), le mystère de ce qu’a la folie d’Antoine de Tounens de formidablement éclairante; en même temps que d’irréparablement impénétrable.

 

Michèle Venard fait adopter à son Antoine de Tounens, bicéphale, des attitudes «symptomatiques» comme on en voit aux saintes berniniennes, à ses anges aussi, ou aux hystériques de Charcot. C'est-à-dire qu’elle laisse sans réponse la question de l’hystérie et de l’inspiration historiques, du désordre mental et de l’illuminisme religieux. Et c’est toute la force de son spectacle puisque l’un comme l’autre laissent à leur tour sans réponse la question de la rationalité politique, et dans le cas présent, coloniale.

 

«à la grimace du monde, j’ai opposé ma propre grimace, et il est arrivé qu’elle soit plus belle», concède Antoine de Tounens. L’aveu n’est pas d’un délirant; au contraire, il n’est rien moins que Shakespearien. Les images de Michèle Venard sont à la fois retenues et grimaçantes; conformes en cela à ce que présupposait sa dramaturgie. Une dramaturgie exemplaire qui justifie une mise en scène ascétique. Laquelle fait droit à ce que cette folie, apparemment fantasque, a d’aride et de désespérée. Antoine de Tounens meurt en France, dans un asile, seul et déchu de son trône- déchu comme l’ange. «Car qui se trouve malheureux de n’être pas roi, sinon un roi dépossédé» Pascal.

 

Michel Surya

 

(Extrait final du long et bel article de Michel Surya créateur de la Revue Ligne et auteur d’un Bataille, après sa vision du spectacle)

Partager cet article
Repost0
10 avril 2010 6 10 /04 /avril /2010 21:27

 

De sade Juliette mise en scène MV photo de scène

DE SADE, JULIETTE  Critique de Michel Cournot

Culture  Le  Monde


Samedi 8 avril 1989


THEATRE


De Sade, Juliette de Jean Michel Guillery -Mise en scène de Michèle Venard - avec Christian Fischer-Naudin (Sade), Nadine Spinoza (Juliette)

 

"J'adore le roi, mais  Je déteste les anciens abus; J'aime une infinité
d'articles de la Constitution, d'autres me révoltent,.. Je ne veux
point d'Assemblée nationale, mais deux Chambres, comme en Angleterre... Que suis-je à présent ? Aristocrate ou démocrate? Vous me le direz, s'il vous plaît, car pour moi Je n'en sais rien"

C'est le marquis de Sade qui écrit à son avocat en décembre 1791.

Mais Jean-Michel Guillery situe
I'action de sa pièce, De Sade, Juliette, plus tard, en 1794, quand Sade sera détenu à la prison de
Picpus.
Libéré par les révolutionnaires de juillet 1789 (il était incarcéré depuis cinq ans et demi à la Bastille), Sade est devenu membre, Puis secrétaire, puis président, de la section des Piques (Paris a été divisé en quarante-huit sections, et Sade, qui habite rue des Mathurins, appartient  à la section de la place Vendôme, rebaptisée des Piques).

Un lieu plus avenant et plus aéré

 

Sade, dans sa section, a pu faire  adopter par la Convention des mesures qui touchent tout Paris, par exemple la décision que, dans  les hôpitaux, il n'y aura désormais qu'un malade par lit. Mais, écrit son  biographe, Gilbert Lély,.

 

"il est hors de doute que Sade a dû mettre à profit son autorité de président pour intervenir , chaque fols qu'il le
pouvait, en faveur des victimes de la délation" , Et Gilbert Lély ajoute que cette attitude a conduit à l'arrestation
de Sade, le 8 décembre 1 793.
Sade va être transféré de la prison des Madelonnettes ( quartier Art et Métiers actuelle) à celle des Carmes (70 rue de Vaugirard), ,à celle de Saint Lazare ( 107, Faubourg Saint Denis) ,avant d'être finalement expédié à Picpus, qui était un lieu plus avenant, plus aéré, avec un beau jardin de 400 m de long.

Sade arrive là le 24 mars 1794 et il respire un  peu. Mais, le 10 juin ce sera le rapport de Couthon à la Convention :

"Toute formalité indulgente est un danger public.."

Le 14 juin, la guillotine est dressée place du Trône Renversé, à deux pas du "domicile" de Picpus, et des terrassiers envahissent, sous la fenêtre de Sade, le jardin, creusent deux énormes tombes communes de 6,50 m de profondeur : des centaines de corps vont être tassés là-dedans, on brûlera du thym et du genièvre qui n'emporteront pas sur la puanteur.

Le 26 juillet, Sade est condamné à mort et l'huissier du tribunal est chargé de l' «amener» , mais le désordre est tel dans les paperasses des tribunaux que Sade échappe aux recherches, on le croit encore aux Carmes, à Saint Lazare, on ne va pas le chercher à Picpus. Deux jours plus tard, le 28, c'est Robespierre qui passe sur l'échafaud. Sade sera libéré le 19 octobre.

 

Sade a-t-il été à même d'écrire dans le climat insupportable de Picpus, l'un de ses oeuvres les plus animées les plus déchaînées, Juliette ? Ce livre est paru trois ans après Picpus en 1797,  en même qu'une nouvelle version, très violente, de Justine, la soeur de Juliette, soit dix volumes accompagnés de cent une gravures d'une totale obscénité. Gilbert Lély admet " sans que le fait  enlève rien à leur caractère de chefs-d'oeuvre , la nouvelle Justine et Juliette constituent à n'en point douter une spéculation de librairie basée  sur la :licence générale qui régnait à l'époque du directoire" 

 

Quoiqu'il en soit, l'auteur de De Sade, Juliette imagine que Sade dans sa chambre de Picpus invente sa Juliette, la rêve, et la rêve au point qu'elle est là, belle comme le jour, assise sur le bord de la fenêtre ou de la chaise. C'est une femme de tête ; aux idées d'avenir comme aux insanités du Marquis, elle sait quoi répondre, et ce dialogue, en soi, est déjà saisissant. mais l'auteur, et aussi son metteur en scène, Michèle Venard, nous apportent un second relief : c'est que le spectacle, décalé, se passe comme si l'image de Sade était "vraie" et celle de Juliette, "imaginée", puisqu'elle n'est que la figure d'un livre.

Christian Fischer-Naudin, qui joue Sade, irradie de vitalité, de brutalité. Il se déploie, il crie, c'est une bête. Nadine Spinoza, Juliette, ne mise pas  pour indiquer son irréalité sur la transparence, l'atténuation. Non, c'est bien plus rusé que cela : ce sont entre els deux fauves, des nuances de réflexe. Un exploit.

 

Michel Cournot

 

Partager cet article
Repost0
3 mars 2010 3 03 /03 /mars /2010 23:50

DSC 2462         Choix d’ Extraits de Critiques / Christian Fischer Acteur au Théâtre
 

Création de DE SADE,JULIETTE  au Théâtre Miguel Cervantes de Malaga (Festival international / Espagne )

 

Por mediacion de dos esplendidos actores: Christian Fischery Nadine Spinoza, fascinantes con su interpretacion arriesgada, precisa y desmesuruda, pero nunca exagerada, Michele Venard crea un espectaculo de una calidad platica, profundo, intenso, conmovedor e inteligente " El Publico et El Païs

 

Création de UBU ENCHAINE  Théâtre de Villepreux, CAC de St.Cyr l'Ecole,. Paris

"...J'ai assisté à une représentation d'Ubu Enchaîné mis en scène par Michèle Venard. C'est la première fois que je vois Jarry compris et interprété comme cela se doit. Le spectacle - qui est plus qu'un spectacle - est d'une force et d'une violence étonnantes, adéquates à l'écriture et à la pensée de Jarry...C'est corrosif, toujours juste,et encore une fois toujours généreux..Les acteurs sont « forts »: le couple Ubu (Christian Fischer / Pierre Bourduge) absolument étonnant par la vérité et l'imagination du jeu. C'est une véritable et grande aventure théâtrale " Jean Gillibert (homme de théâtre, compagnon de jeu de Maria Casares, poète, auteur, psychanalyste.)

 

Création de « TRENTE SIX PREUVES DE L'EXISTENCE DU DIABLE » Fondation Deutsch de la Meurthe - Mise en scène de Michèle Venard

 

"...Le Diable est devant nous, inquiétant, étrange, menaçant ou pitoyable, le malin version Frossard prend des traits humains...et ne perd rien de sa puissance corrosive. Interprété de façon très convaincante par Christian Fischer le diable habite littéralement  la scène pendant plus d'une heure " La Croix

 

Création de « DE SADE, JULIETTE » Théâtre de l'Atalante, Paris

"…Christian Fischer qui joue Sade, irradie de vitalité, de brutalité. Il se déploie, il crie, c'est une bête……Non, c'est bien plus rusé que cela: ce sont entre Sade et Juliette des nuances de réflexe. Un exploit " Le Monde

 

Création de « UN HOMME VÉRITABLEMENT SANS QUALITÉ » Fondation Deutsch de la Meurthe / Institut Autrichien, Paris

" Christian Fischer-Naudin donne pleine profondeur aux mots...il peut se jeter dans le manteau noir et enfoncer son chef sous le melon qui chapeaute l'imagerie kafkaïenne, et l'on est tout transi. On a traversé aussi..." A.H. Acteurs

 

Création de « TRENTE SIX PREUVES DE L'EXISTENCE DU DIABLE » Fondation Deutsch de la Meurthe - Mise en scène de Michèle Venard

 

"...Le comédien, Christian Fischer, joue une incarnation nordique du malin, un diable blond, énergique, séduisant et drôle. Un autre personnage lui fait écho, un ange aux ailes de papillon transformé avec justesse par le metteur en scène, Michèle Venard, en musicien..." Le Figaro

 

Création de « UN HOMME VÉRITABLEMENT SANS QUALITÉ » Fondation Deutsch de la Meurthe / Maison de l’Allemagne,Paris / tournée

 

 «…Tout  est intelligent et beau, les choses, l’espace, la lumière, la mise en scène et bien sûr l’acteur » Michel Cournot

 

Création de « LE ROI DE PATAGONIE » Théâtre du Quai de la Gare, Paris-

Mise en scène de Michèle Venard

 

 « Antoine de Tounens, Périgourdin, se nomma roi de Patagonie…Cette histoire vraie, Michèle Venard la traite sur le mode lyrique et politique. Le jeu est tendu, l’utilisation de l’espace est belle, la conclusion prenante » Le Matin

 

Création de UN REVE EXCELLENT  Maison de la Culture de Bourges

Avec Alain Choquet (Gol), Christian Fischer-Naudin (Mathias), Valérie Vogt (Sarah), Pascal Salicetti (Thomas), Irène Jacob (l’être éblouissant) –Décor Jean-Vincent Lombard. Création musicale Christine Groult

 

 « Mise en scène très précise de Michèle Venard, un texte souvent lyrique de Jean-Michel Guillery, une grande force de conviction des acteurs qui occupent le terrain et l’espace avec fougue et poésie : la Compagnie théâtre en Perce , dans cette création de l’Atelier théâtral national, a réalisé un solide travail et rend crédible ce « Rève Excellent ». Une mention spéciale au trio des frères et sœurs . La Nouvelle République

 

Création de UN HOMME VÉRITABLEMENT SANS QUALITÉ  Fondation Deutsch de la Meurthe / Maison de l’Allemagne, Paris / CAC de Dôle

«…Emotion, humour, violence, impossibilité à vivre bien ce qu’il faut pourtant traverser, rire, désespoir, humeurs grinçantes, c’est bien quelque chose pourtant de l’homme Kafka qui vous est renvoyé là, légèrement et gravement à la fois. La mise en scène est inventive. Le comédien (qui a travaillé avec Gillibert) donne profondeur aux mots. La bande son relance le mouvement, attise littéralement la représentation, bel exemple d’un travail bourré de qualités. A.H.

 

Michèle Venard et la compagnie Théâtre en Perce montent Un Rêve Excellent de Jean-Michel Guillery, dans une mise en scène de Michèle Venard. Sur le plateau, dans un décor de Jean-Vincent Lombard, un berger allemand et cinq comédiens: Alain Choquet, Christian Fischer-Naudin, Irène Jacob, Pascal Salicetti, Valérie Vogt. C’est une «histoire de fous», un conflit du rêve et de la cruauté, par une équipe dont on aime le goût persistant de l’audace. L’Avant-Scène Théâtre – Jeux d’écritures à Poitiers

 

Création de UBU ENCHAINE Théâtre de Villepreux, CAC de St.Cyr l'Ecole, Cité Universitaire Paris (avec vingt cinq comédiens)

 

Ubu Enchaîné: le théâtre et au-delà

…Du théâtre, et un peu, beaucoup plus que du théâtre, expérience menée par quelqu’un qui a toujours réfléchi à la place du théâtre dans la société, et qui choisit, «Ubu enchaîné», Ubu et « ce que chacun développe parfois secrètement et d’une manière vitale : sa part de délinquance.» Le Quotidien de Paris

 

Création de « LE ROI DE PATAGONIE » de Jean-Michel Guillery, mise en scène de Michèle Venard - Théâtre du Quai de la Gare, Paris

 

…«Ce n’est pas tant la grandeur française qui a intéressé Michèle Venard que le personnage lui-même, enfermé dans une folie grandiose. Dans une mise en scène distanciée, elle a choisi la symbolique, l’économie de moyens, le travail sur les comédiens d’où se détachent Christian Fischer-Naudin et Dominique Péju. Une réussite. Jean-Luc Jeener

 

Création de TRENTE SIX PREUVES DE L'EXISTENCE DU DIABLE

Fondation Deutsch de la Meurthe – Mise en scène de Michèle Venard

 

 « Le texte est décapant, ce qui n’étonne pas quand on sait qu’il est signé André Frossard.Il est, de plus, admirablement servi par un acteur qui tient la scène presqu’à lui tout seul pendant près de deux heures: Christian Fischer - Naudin, Lucifer puissant, plus lion que serpent, dont l’énergie vitale amplifie encore la malveillance des propos. Toute la pièce est un discours du diable, qui démontre, de trente-six façons, comment il se joue des hommes incrédules et vaniteux fabriqués par le 20 ème siècle. On reconnaît bien là le style acide du billettiste…Comme toujours, ses flèches portent…» Paris Notre Dame

 

Création de DE SADE, JULIETTE Théâtre de l'Atalante, Paris

De Jean-Michel Guillery, publié dans L’Avant-Scène847  Mise en scène Michèle Venard

 

 « Michèle Venard met en scène avec une grande vigueur, une précision cruelle : les acteurs avec beaucoup de force, une vitalité remarquable, soutiennent le jeu…C’est un affrontement violent qui demande beaucoup aux comédiens. Ils ont de la résistance : Christian Fischer – Naudin et Nadine Spinoza se répondent sans faiblir…Personnages révolutionnaires, spectacle fort. » A.H.Le Quotidien

 

Création de « UN REVE EXCELLENT » Maison de la Culture de Bourges

« Un rêve excellent de Jean-Michel Guillery, une écriture dense, extrême, explorant la force du langage hallucinant du rêve, cette autre scène où se livre un combat sans merci de l’imaginaire contre la mort – un texte servi admirablement par la clarté, la poésie de l’univers plastique et sonore de la mise en scène de Michèle Venard. »

L’Avant-Scène Théâtre – Jeux d’écritures à Poitiers

 

Théâtre à domicile : Création de Mémoire d’un rêve excellent  écrit pour du Théâtre en appartement, Yvelines et Paris Mise en espace Michèle Venard

…« Le comédien Christian Fischer-Naudin – il est tout seul – et qui nous offre un vrai plaisir, utilise toutes les pièces et joue tous les personnages…Plus qu’un coup de théâtre…offrez-vous le théâtre! » J.L.J. Le Figaro

 

Partager cet article
Repost0